Le bépo

Alors, aujourd'hui nous allons parler de disposition de clavier, passionnant non ? Saviez-vous que l'AZERTY est une disposition de clavier volontairement désoptimisée pour la langue Française ?!

Jamais je n’ai écrit un titre de manière aussi fluide !

Alors, aujourd’hui nous allons parler de disposition de clavier, passionnant non ?
Saviez-vous que l’ AZERTY est une disposition de clavier volontairement désoptimisée pour la langue Française ?!
En effet, cette disposition a été créée à la même époque et pour les mêmes raisons que le QWERTY. C’était à l’avènement de la machine à écrire et, malgré ses nombreux avantages en termes de lisibilité comme d’uniformité de l’écriture, la vitesse de frappe devint rapidement un problème.

Le problème

Le fonctionnement même de la machine, « typewriter » en anglais, étant d’avoir de petits tampons venant frapper une bande de papier encreur, imposait régulièrement une maintenance à qui voulait dompter la machine.

Il fallait alors décoincer les pattes qui se mélangeaient à chaque frappe un petit peu hâtive, rapidement relou, concédons-le. Alors un Américain du nom de Christopher Latham Sholes inventa la disposition QWERTY, éloignant les lettres les plus amenées à servir ensemble (et donc à se coincer) en 1873. Outre-atlantique, on inventa notre fameux AZERTY vers la fin du siècle, adapté au Français sur la même base de réflexion.

La solution

Avec les ordinateurs aux claviers mécaniques ou numériques, plus de pattes qui se croisent, et nous n’avons ainsi plus besoin de désoptimiser l’emplacement des lettres. Alors qu’avons-nous produit à l’avènement de l’informatique … ?

Eh bien, RIEN. Nous avons conservé nos dispositions de clavier telles quelles, pendant bien longtemps ! Les gens avaient été formés sur le QWERTY ou l’AZERTY et le changement impliquant que tout le monde réapprenne à se servir du clavier, rien n’a été soulevé pendant longtemps.

Puis, une lueur d’espoir, en 1932 le Dvorak, par les frères du même nom, est inventé pour les claviers anglais. Plus tard (même carrément plus tard, en 2002) le bépo est créé par Francis Leboutte pour les claviers français. Le bépo dispose d’une disposition totalement optimisée pour la langue française et permet de réduire les mouvements des doigts et des poignets au-dessus du clavier.

L’apprentissage

J’ai commencé par passer tous mes claviers (au travail, à la maison, sur l’ordiphone, …) sous bépo, afin de faire le saut en une fois et de réduire le temps d’apprentissage afin de revenir rapidement à ma vitesse de frappe au clavier dont je suis si fier !

Comme prévu, j’ai mis quelques jours à m’y habituer, je travaille toute la journée (et la nuit !) sur un clavier donc j’ai beaucoup galéré au début. Mais l’avantage est que j’ai progressé très vite, forcément. J’alternais entre tenter de réussir à taper mon travail et des exercices (comme le bépodactyl) pour dompter ma mémoire musculaire. Après quelques jours de difficultés (et quelques douleurs de forcer les doigts à leur place) je commence à prendre quelques réflexes musculaires et l’effort est déjà moins constant. Je suis à la lettre les conseils, je ne regarde jamais le clavier, lorsque j’ai un doute j’utilise la planche bépo imprimée devant moi. En la mettant à hauteur de vue, cela me permet de lutter contre l’idée de baisser les yeux, et comme c’est sous mon nez, j’optimise en regardant avant de commencer à écrire le mot et fais de moins en moins de pauses dans mon rythme.

La consécration

Voilà maintenant environ 8 mois que j’ai basculé sur le bépo alors quelques idées jetées en vrac en guise de conclusion.

  • Est-ce que j’y arrive ? Oui, clairement. Il m’a fallu plusieurs jours pour réussir à écrire sans avoir l’impression de régresser et environ deux semaines pour arriver à une vitesse et à un taux de correction de frappe satisfaisant / exploitable. Après un mois, j’avais de nouveau atteint ma vitesse de frappe de l’Azerty, avec un taux de faute légèrement supérieur et après deux mois, j’ai réussi à stabiliser mon usage avec une vitesse de frappe supérieure à celle que j’avais sur Azerty et un taux de faute de frappe très inférieur. Le seul point noir reste le taux de faute de frappe sur ordiphone, le placement est un petit peu différent de celui sur clavier et j’ai quelques lettres qui entrent souvent en collision dans mes messages signal ou mes sms.
  • Est-ce que je le recommande ? Si vous n’avez pas peur du changement et de devoir réapprendre des gestes évidents, oui. Je sens bien que je bouge moins mes mains et mes doigts, je fatigue moins mes muscles et je tape plus vite. Il faut jouer le jeu et placer correctement les doigts, ne pas regardrer le clavier, utiliser les bons doigts sur les bonnes lettres. Ah ! Les exercices de dactylo, j’en avais fait il y a longtemps sur Azerty, ça n’était jamais passé.
  • Est-ce que je galère sur un clavier Azerty ? La question qui m’inquiétais, je l’admets. Eh bien… non, en réalité pas du tout. De la même manière que notre cerveau sait marcher et faire du vélo, j’ai découvert que j’avais un “mode” Azerty et un “mode bépo”. Le plus souvent lorsque je viens à taper sur de l’Azerty, sans y penser je commence à taper avec la disposition bépo, réalisant l’erreur je “pense” Azerty et partant du premier caractère, les automatisms restent et je tape à 90% de mon ancienne vitesse.

Bilan, cette disposition de clavier me convient et me plaît, elle est nativement disponible pour Debian (même si j’ai un peu plus lutté pour les consoles en TTY et grub) fonctionne très bien. Je suis content de pouvoir utiliser le É sans le chercher, les accents en majuscules n’ont pas disparu ! Le seul problème, s’il en est un, est lorsque quelqu’un souhaite se servir de votre ordinateur (pour ouvrir une session d’un truc, ou autre…) les voilà devant un mur terrible s’ils n’ont pas encore été convertis.

À très bientôt nerds de tout bois ! Merci de m’avoir lu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *