Raôul millésime 2017, le beauf 2.0 ?

Salut les rôlistes , les rôleurs, les rôleuses et les autres

 

Alors, a y est je l’ai reçue ma serviette à la con, avec son bob de merde, son sac de plage à 30 cents et sa sentorette qui pue. V’là une édition qu’envoie du pâté. Elle sent un peu d’ailleurs.

En qualité de fan de la première heure, il va me falloir décrocher un peu de mes a priori. J’ai digéré le camembert que le bouc noir a pondu, confiant savamment le choix de la couleur du string et des chaussettes assorties au Birkenstock à Cédric Ferrand. Choix inspiré. C’est qu’il a du retour, le Raôul de l’année.

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       C’est l’heure de l’apérocal…hips !

 

Le système « apérocalypse » utilise un concept assez répandu avec ce qu’il faut pour donner du corps (qui a dit gras?) à l’ensemble. Des caractéristiques (Gras, Moelle et Culot), complétés d’atouts et de compétences (si on peut dire) qui se présentent sous la forme de métier et d’inclination plus ou moins exotiques : origine, mode de vie, métier, situation familiale et passe-temps. Comme le but est pas de fournir un kit de jeu, vous avez l’idée. Les caractéristiques vont de 4+ à 6+. On lance toujours trois dés. Chaque dé qui fait un score supérieur ou égal est une réussite.

Là où le jeu a une approche un poil plus narrativis’ et moderne, c’est que chaque trait, chaque compétence donne accès à un panel de « bottes » (ou « voies », ou… Ça dépend du jeu mais vous voyez le principe) : sur une réussite il est possible de déclencher un effet à 1 point, sur 2 réussites, soit un effet à 2 points, soit deux effets à 1 point,etc. Exemple : je colle un bourre-pif à l’autre tête en gelée qui m’a pas laissé passer alors que j’étais bien lancé et que je voulais pas perdre dans ma moyenne en m’arrêtant au stop, je fais un jet de Gras en utilisant le trait « cogner là où ça fait mal » dans lequel j’ai 5+. Trois dés. 5,6,2. J’ai donc deux réussites, j’ai le choix entre : « lui faire saigner une narine » (1 réussite) ET « foutre la trouille à un témoin » (une réussite) OU « le faire pleurer comme une catin » (2 réussites). Bien sûr, je le fais pleurer comme une catin en l’insultant copieusement et je reprends ma route le torse bombé.

Le jeu propose tout un tas d’actions liées aux différentes options et on se retrouve rapidement avec un Raôul ou une Josiane bien typé-e et déjà plein sac de mauvaise foi qui ressort à chaque lancé de dés, qui peuvent servir de tremplins à des séquences de roleplay, probablement intense.

 

            Raôul pour tous !

 

Pourquoi probablement ? D’une, autant j’ai joué à l’ancêtre de façon assez régulière, autant je me suis contenté de la lecture pour ce nouvel opus. J’y joue dès que l’occasion se présentera(c’est-à-dire très bientôt) et je ferai une mise à jour.

Et de deux, je pense qu’il est possible de ne pas adhérer du tout à l’humour du jeu, assez cynique. Il est à noter que Cédric Ferrand tient à lever de bout-en-bout tout ambiguïté sur le propos. Dès l’intro, on sent que l’équilibre précaire entre la méchanceté, la critique ou l’identification a été trouvé mais que l’auteur a un peu la trouille que ce soit pris de travers. Parfois une certaine timidité. Ce qui n’était pas du tout le cas de(s) Larcenet qui y allait pleine-bille. Un effet des temps, probablement. Peut-être indispensable. En tout cas, le propos est clarifié.Le jeu part du principe que vous allez sortir votre Raôul intérieur, comme Les idiots du film de Von Trier. Tout le monde ne peut pas être réceptif.

Dans ce jeu où on doit montrer à quel point on peut avoir des idées de con donc, le petit scénario d’intro donne le ton mais reste assez timide en proposition. Le « bac-à-sable », en revanche, porte bien son nom et on se voit déjà en train d’y planquer les crottes du caniche, les déchets du midi et les canettes de bières. Ce serait mal venu de priver les crabes d’un abri et les déjections, c’est de l’engrais.

Dans le campigne (c’est pas une coquille) modèle fourni qui se trouve sur la côte bretonne, qu’on peut déplacer où on veut en vrai, il y a un peu tout ce qu’on peut faire rencontrer à du Raôul lambda et un peu plus. Entre la hiérarchie du camp, ses noirs (enfin pas trop quand même) secrets, les activités trépidantes ( La foire du trône de fer, ça ne s’invente pas) et les différents occupants des lieux hauts en couleur jaune pastis, le campigne des flots-bleus-de-la-mer est tout à fait (pas) recommandable pour nos alter egos tout en tongs, marcels et moustaches.

Les cartes sont sympas, mais j’aurais préféré que le texte d’ambiance soit dessus, quitte à ne pas y faire apparaître le point de règle ; le système de bingo est plutôt fun mais je dis rien, info réservée au Gros Con (le MJ).

Comme la précédente mouture, Raôul se savoure sur une heure ou deux, pas plus. Mais si, comme je le soupçonne, le jeu fonctionne autour de la table aussi bien que le précédent, c’est un très bon exutoire et un bon moyen de vraiment se marrer avant d’enchaîner sur la partie de Wraith.

Ni plus ni moins.

 

          Alors, il a goût de banane ou de kiwi ?

 

Le contrat est rempli. Sur la forme, y a plus Larcenet mais les dessinateurs insufflent quelque chose de nouveau : d’un côté un aspect rond, trait caricatural et humoristique (Augustin Rogeret) et de l’autre la version tremblante de Floc’h (Monsieur le chien : Féréüs, le fléau, L’homme au masque et, entre autres, Une vie d’échangiste… Mais il est pas au scénario, coquin).

J’apprécie Cédric Ferrand depuis Wastburg, et la lecture de ce Raôul, avec ses références qui fleurent bon les 80’s (les bérus et Renaud en tête), confirme tout le bien que je pense de ses écrits. Pour clore sur la forme, malgré les noms au générique, pas mal de coquilles sont passées entre les mailles du filet. L’éditeur a expliqué sa position sur le sujet. À prendre ou à laisser.

Ce Raôul est donc, à mon goût dégoûtant, un bon millésime (mais je fais partie de ceux qui trouvent INS/MV génération perdue tout à fait sympa alors…), il respire le Raôul bien craignos. Mais il ne s’agit pas d’un Raôul 2.0. Pas encore. Il manque les bobos, les fans de metal comme au Hell Fest, les youtubeurs craignos. Seule concession à l’âge post-Hanouna: maintenant nos chers beaufs sont tous tatoués avec des tribals ou des dauphins. Sociologique que je vous dis ! Les Raôul découvrent tout juste le portable. Profitons-en parce que les vrais, aujourd’hui, ne sortent plus de la caravane et reste à taper des messages sur le ternet en plein mois d’août, au lieu d’emmener leurs gosses à la plage…

Mais bouclez-la, nom de William Saurin, papa travaille !

Le puzzle

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