Confinement, télétravail et jdr on the Web.

Bonjour à toutes, bonsoir à tous, ou l’inverse comme vous préférez…
Vous n’avez pas manqué le shitstorm déclenché par le confinement tombé la semaine dernière. Le COVID-19 est une belle saloperie qui risque fortement de déborder nos services hospitaliers et médicaux un peu partout autour du pays d’ici une à trois semaines. Mais je ne suis pas docteur en médecine, je ne suis pas expert épidémiologique, je suis un rôliste et un admin systèmes & réseaux. Alors parlons aujourd’hui de télétravail et télé-jdr (j’aime pas cette analogie en fait). C’est bien là le noyau dur : continuer à travailler (si nécessaire) et continuer à jouer (bah c’est nécessaire non ?). Petit tour d’horizon de ressources que j’ai trouvées sur le Web autour de moi, et de petits retours personnels d’expérience.

I. Le télétravail, quand on peut.

Pour certains métiers qui n’ont pas besoin d’être fait au bureau (comme le mien), mais qui ne peuvent tout de même pas être stoppés totalement (comme le mien), il faut déclencher le télétravail ! Personnellement, ça fait des années que je réclamais un à trois jours de télétravail par semaine. Les ressources humaines de ma boîte n’étaient vraiment pas décidées. Heureusement ce service a eu l’intelligence de déclencher sans autre forme de procès le télétravail pour tous les postes qui pouvaient l’encaisser et ce, légèrement en avance sur le confinement.
Tant mieux, ça nous as permis (le SI) de prendre une toute petite avance sur le déploiement de postes portable (VPN/Outils bureautique). Ainsi nous n’avons pas été trop débordés à l’arrivée du confinement. Du coup, j’ai passé mes trois dernières demi-journées présentielles à préparer des postes à la chaîne et à les distribuer à différentes personnes qui allaient télétravailler. Enfin je suis parti avec “mon” laptop (il tourne sous kali-linux, personne d’autre n’aurait pu s’en servir) pour me mettre moi même au télétravail.

covid-19 m'obtiens le télétravail

Enfin, je télétravaille.

Le télétravail ça change pas mal, mais foncièrement, mon travail est fonctionnel. Je ne peux évidemment pas déballer un commutateur neuf pour le déployer (mais est-ce vraiment le moment?), en revanche je peux administrer tous mes services, dépanner des collègues à distance au travers de TeamViewer et surtout, surtout, j’ai pu avancer sur des tâches et projets “non-urgents” qui traînaient, certains depuis des années !

Je travaille habituellement en open-space, et la raison qui me faisait réclamer du télétravail a toujours été de pouvoir affronter cette incapacité à obtenir ne serait-ce que deux heures au calme pour rédiger une procédure, déployer un outil ou travailler un script sans être “dérangé” par un-e collègue. Parfois pour une pause café, parfois pour dépanner une problématique plus urgente, mais aussi parfois car pour certain-e-s de mes collègues il est bien plus facile et rapide de demander à Fab’s de faire plutôt que d’aller lire les procédures qu’il a rédigées.

Mais tu l’as rangée où d’ailleurs cette procédure ?

Un collègue qui se dit que si je peux rédiger, il peut lire….

Du coup, je trouve que c’est un peu triste d’avoir dû attendre une situation aussi particulière pour obtenir le télétravail (et encore, la semaine prochaine je retourne tenir le fort pendant que les autres iront télétravailler). Mais j’ai bien l’intention d’utiliser cette période pour montrer que le télétravail est un gain de productivité, au moins pour moi. En quatre jours, j’ai pu accomplir plus de tâches qui me tenaient à cœur mais étaient en attente, que depuis le début de l’année 2020.

II. Les outils pour le télétravail, les ressources trouvées.

Slack.

Avec un des collègues, notre première tâche a été de chercher un outil de discussion / collaboration professionnelle rapide à mettre en place et simple à utiliser. Comme j’avais très souvent croisé slack dans ma veille technologique, on a décidé de se pencher dessus. J’ai laissé mon collègue nous ouvrir une instance en mode gratuit, “pour essayer”. On a rapidement diffusé le lien à tout le service informatique. Force est de constater que l’outil est solide. Il remplit bien ses fonctions et est simple d’usage, ce n’est pas peu dire. Certains de mes collègues sont parfois réfractaires au changement, aux nouveaux outils ou même à l’informatique moderne en général (oui c’est paradoxal, ne rentrons pas maintenant dans ce sujet chaud…). Tout le monde s’y est habitué en une poignée d’heures, l’outil est fonctionnel et pratique. Le télétravail s’est du coup installé doucement mais sûrement ainsi.

Mais vous me connaissez un peu, une fois que j’ai trouvé un outil propriétaire qui me plaît, je cherche l’équivalent libre. Pour mesurer la différence, bien sûr, mais cette fois il s’agissait aussi d’envisager une mise en production. Dans ma boîte, nous ne sommes pas fans du SaaS et on préfère avoir tout bien joli en interne. Là encore, l’heure n’est pas au débat, chaque approche à des avantages et des inconvénients. Je me suis donc penché sur … Mattermost !

Mattermost.

Logo de Mattermost, outil de télétravail très fonctionnel.
L’alternative à Slack

Comme d’habitude, l’installation se passe sans soucis. Je ne réinvente pas la roue et comme un template turnkey-linux existe pour container ProxMox, pourquoi m’en priver ? Un clic download, 4 clics install, et hop fire-up le container LXC. Une petite redirection sur le firewall (pfsense dans mon cas) et me voilà avec un mattermost tout neuf accessible de n’importe-où.

Interface admin de mattermost.
L’interface admin de mattermost, j’y trouve toutes les options d’un slack

Bon, je ne l’ai installé qu’il y a une poignée d’heures et aucun des contacts sollicités ne s’y est encore connecté, mais ça m’a vraiment l’air super. (edit de l’auteur: depuis nous avons pu discuter à deux et ça fonctionne très bien). Je vais songer à le pousser au travail, au moins ça ne sera pas du SaaS et on aura possibilité d’essayer sans payer la redevance mensuelle / utilisateur de Slack.

Lien vers un super article de framasoft, sur leur framablog à propos du télétravail.

III. Le jdr en ligne, c’est du jeu vidéo RPG ?

Alors, la “vraie” grosse problématique du confinement, à mes yeux et à ceux de pas mal de potes autour de moi : comment on va faire un mois (ou plus) sans jdr ? En effet, les clubs ont fermé, on n’a plus le droit de se réunir dans la cave de la copine pour dégommer du dragon en bande organisée ! Alors les solutions sont nombreuses, et plusieurs éditrices ou auteurs de jdr ont fait un effort pour nous, les rôlistes.

Du contenu gratuit ! Les pdfs à prix réduits de Black Book Editions, les jeux offerts par LETO(Les Éditions du Troisième Œil), les jeux qui ont toujours été gratuits (Pirates!) ou à prix libre, voici une liste récap du matos trouvable en ligne pour occuper les grands et les petits. On trouvera ici une liste collaborative des ressources pour jouer à la maison et par-là une autre liste similaire par Sandy Julien.

Personnellement, j’ai commencé une partie de Pendragon avec trois amis (club ou non), on a joué vendredi soir sur Roll20. J’aime bien cet outil pour dépanner mais ça ne vaut pas une vraie table, c’est certain. Toutefois nous n’avions pas dû choisir le meilleur créneau (vendredi soir 21h) pour jouer. Contrairement à ma partie précédente en novembre dernier, il nous a été impossible de parler et s’entendre tous en même temps. Qu’à cela ne tienne! On ouvre jitsi-meet et hop le son (et l’image pour ceux qui veulent) fonctionne direct et nous n’avons eu sur roll20 que la partie “illustration & plans” à poser. Cette partie-là du site ne m’a jamais trahie. Donc Roll20, pourquoi pas, mais attention l’audio/vidéo va de “parfait sans accroc” à “aucun moyen de le faire fonctionner”. Cela dépend de l’heure, j’imagine.

Finalement.

En conclusion, restez confiné autant que nécessaire, vous ne protégez pas que vous-même, mais tout le monde. Nous ne combattons plus l’épidémie (pandémie, oui si vous voulez) mais cherchons simplement à l’étaler sur le temps pour déborder le moins possible les services médicaux, les urgences, les services de réanimation et de soins intensifs… Tout ça est mieux expliqué sur Nec Pluribus Impar.
Prenez-soin de vous, jouez en ligne, bossez à distance (ou ne bossez plus!) et à très bientôt !

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